Ubuntu 16.04 LTS « Xenial Xerus » | Bureau Unity 7.4

1. Ubuntu 16.04 LTS — The Xenial Xerus, le xérus hospitalier

Cet opus est la 24ème version d’Ubuntu et la 6ème en LTS. Son développement a commencé en octobre 2015 et s’échelonna sur une période de six mois.

• Mise à jour : 21/04/2016

La version stable, finale d’Ubuntu 16.04 LTS (Long Term Support) est sortie le 21/04/2016.

• Canonical unveils 6th LTS release of Ubuntu with 16.04
  « Canonical a annoncé aujourd’hui qu’elle publiera Ubuntu 16.04 LTS le 21 Avril, avec le nouveau format de paquet « snap » et LXD, l’hyperviseur de virtualisation basé sur les conteneurs. Ceci est la dernière version de la plate-forme Linux la plus largement utilisée dans le monde sur les ordinateurs de bureau, l’Internet des Objets (IoT) et le « cloud computing » (l’informatique dans le nuage)… »
• Pour télécharger l’image ISO d’Ubuntu 16.04 LTS
  Canonical Ltd. vous demande, pour l’aider à façonner l’avenir d’Ubuntu, une contribution de 15 U$, le même prix que le DVD King Kong contre Godzilla, à payer avec PayPal. Il n’y a pas de petits profits. Mais, vous pouvez aussi la télécharger en cliquant sur le tout petit lien en bas à gauche : Not now, take me to the download › (Pas maintenant, emmenez-moi vers le téléchargement >).
  

Ubuntu 16.04 est développée par la société Canonical Ltd., créée et dirigée par Mark Shuttleworth, et c’est une version LTS (Support à Long Terme) dont l’objectif principal est une stabilité accrue avec quelques nouveautés majeures. Le support est assuré pour une durée de 5 ans (jusqu’en 2021) pour les postes de travail et les serveurs.

PRÉAMBULE – Rappel sur les incroyables événements de ces derniers mois

Ubuntu est une distribution GNU/Linux libre et majeure basée sur Debian, le système d’exploitation libre, communautaire et non commercial, de référence et universel. Donc, depuis plus d’une décennie, Canonical tire gratuitement avantage et bénéfice des importants travaux effectués en amont par le noyau Linux, les outils GNU, la distribution Debian et les logiciels libres. Sans la contribution désintéressée de tous ces acteurs du Libre, Ubuntu Desktop, Ubuntu Server, Ubuntu Cloud, Ubuntu Phone, Ubuntu Tablet et Ubuntu IoT n’existeraient pas !

Mais la société Canonical Ltd., l’éditeur d’Ubuntu, a décidé durant ces derniers mois de faire évoluer significativement sa stratégie commerciale et aussi technique. L’appel du chant des $$$$$$$$$$ sonnants et trébuchants, le soir au fond des bois, aura été le plus fort.

Comme d’autres sociétés de l’open source (Oracle, Red Hat, Suse, etc.), Canonical a signé des partenariats commerciaux et techniques avec le diable Microsoft, crime de lèse-majesté envers GNU/Linux !

Pour en savoir plus :

• Fiançailles Microsoft – Canonical autour de Ubuntu Linux !
• Microsoft aime Linux : Est-ce sincère ou qu’opportuniste ?
• Que celui qui ne s’est jamais trompé me jette Ubuntu dans mon courtil, dixit Mark Shuttleworth, le fondateur de Canonical Ltd.

Pour mémoire, les bilans financiers 2015 pour ces deux sociétés sont :

• Canonical chiffre d’affaires de 89 millions U$ pour résultat net de -9,9 millions U$, et
• Microsoft chiffre d’affaires de 93,58 milliards U$ pour résultat net de +12,19 milliards U$.

Le petit poucet Canonical s’est allié avec l’ogre Microsoft, 1.000 fois plus gros que lui, pourtant son ennemi de toujours. Les partenariats, connus à ce jour, entre ces deux sociétés couvrent aussi bien les ordinateurs avec « Windows (10) Subsystem for Linux » (WSL) que les serveurs cloud avec « Ubuntu Server 14.04 LTS & 16.04 LTS for Microsoft Azure ». Sans compter que Canonical s’est secrètement engagé (sous accord de confidentialité) à ne plus dire de mal sur son bienfaiteur Microsoft.

Voyons maintenant les réactions à venir, comme de la Free Software Foundation et de l’APRIL, concernant le mariage annoncé et contre nature de Canonical – chantre du logiciel libre – avec Big Brother Microsoft – chantre du logiciel propriétaire et privateur de libertés – et membre de l’infâme secte GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft). Les $$$$$$$$$$ propriétaires et privateurs seront-ils plus forts que les valeurs du Libre ? Malheureusement, je le crains fort !

Le mouvement « Business as usual » dans les entreprises de l’open source se renforce et prend petit à petit le pas sur les valeurs du Libre, quitte à faire alliance avec le diable. Alors, communautés et utilisateurs des distributions « libres » GNU/Linux, ne vous laissez pas avoir par leurs beaux discours, regardez bien les actes de ces entreprises, et ne buvez pas leurs paroles comme du petit lait. Gardez votre esprit critique, quelque soit votre obédience !

Nous sommes au début d’une nouvelle ère numérique avec changement de paradigme, qui va fortement remettre en question beaucoup d’acquis, de convictions et de comportements dans les communautés du Libre, ici et maintenant, et aussi ailleurs…

Utilisateur comblé de longue date par Ubuntu et ses variantes, je me suis donc légitimement posé la question du bien fondé de tester cette nouvelle version 16.04 LTS de Canonical. Après mure réflexion, Ubuntu étant pour l’instant, encore, incontournable dans le monde des distributions GNU/Linux, j’ai décidé d’y aller et de voir comment les choses vont évoluer dans le temps.

2. Quoi de neuf docteur dans la famille des Ubuntu 16.04 LTS ?

=> 16.04 Release Notes sur Ubuntu Wiki

Paquets logiciels mis à jour pour Ubuntu Desktop et Server

• Noyau (kernel) Linux 4.4 LTS pour un meilleur support des matériels récents, Ubuntu 16.04 LTS est basée sur la série 4.4 LTS de Linux pris en charge à long terme
• Python 3.5 (mise à jour vers), un langage de programmation objet
• VIM (version améliorée de l’éditeur « vi ») vers Python 3
• Golang 1.6, Go est un langage de programmation compilé et concurrent inspiré de C et Pascal
• OpenSSH 7.2p2 (OpenBSD Secure Shell), un ensemble d’outils informatiques libres permettant des communications sécurisées sur un réseau informatique en utilisant le protocole SSH (Secure Shell)
• LXD 2.0 (The Linux container hypervisor), technologie de virtualisation basée sur les conteneurs
• Docker 1.10, un logiciel libre qui automatise le déploiement d’applications dans des conteneurs logiciels
• PHP 7.0 (Hypertext Preprocessor), un langage de programmation libre orienté objet, principalement utilisé pour produire des pages Web dynamiques via un serveur HTTP
• Juju 2.0 (anciennement Ensemble), un gestionnaire de paquet pour le « cloud computing » développé par Canonical, et offre un service d’orchestration

Ubuntu Desktop – Général

• Unity 7.4 l’environnement de bureau par défaut de la variante principale d’Ubuntu
• GNOME est le plus souvent mis à jour vers la 3.18 et GLib mise à jour vers la 2.48 (correspondant à GNOME 3.20)
• GNOME Software remplace Ubuntu Software Center (voyons si ce sera meilleur que la feue Logithèque Ubuntu)
• Toutes les applications et bibliothèques par défaut sont portées pour utiliser WebKit 2
• GNOME Calendar est maintenant inclus par défaut
• Empathy (client de messagerie instantanée) et Brasero (application de gravure de CD/DVD complète) ne font plus partie de l’installation par défaut
• Chromium 48
• Mozilla Firefox 45
• LibreOffice 5.1
• Les recherches en ligne dans le tableau de bord sont désormais désactivés par défaut (donc exit du spyware Ubuntu-Canonical, et votre vie privée ne sera plus envoyée aux Big Borthers Amazon et Google !)
• Amélioration du support HiDPI (écran haute résolution)
• Plus de langues prises en charge par défaut
• De multiple bogues corrigés (lesquels ?)
• HUD (Head-Up Display), nouveau raccourci clavier de ALT en ALT-ESPACE
• Contrôles des fenêtres par défaut changent en ALT-SUPER

3. Les 9 saveurs officielles d’Ubuntu 16.04 LTS

En plus du vaisseau amiral Ubuntu avec son bureau Unity, les images ISO pour les 8 autres saveurs officielles 16.04 peuvent être trouvées sur les liens suivants

• Kubuntu : généraliste avec bureau KDE
• Lubuntu : généraliste avec bureau LXDE
• Mythbuntu : spécialisée avec MythTV (Open Source DVR)
• Ubuntu GNOME : généraliste avec bureau GNOME
• Ubuntu Kylin : destinée à la Chine avec bureau Unity
• Ubuntu MATE : généraliste avec bureau MATE
• Ubuntu Studio : spécialisée Création numérique audio/vidéo et infographie avec bureau XFCE
• Xubuntu : généraliste avec bureau XFCE

4. Ubuntu version LTS versus Standard

Avant d’installer Ubuntu et/ou une de ses huit variantes sur une machine de production, vous devriez toujours bien peser les avantages d’une version LTS par rapport aux inconvénients d’une version standard.

Ici, nous sommes en présence d’Ubuntu 16.04 LTS (Long Term Support), et de ses variantes officielles, qui viennent de sortir fin Avril 2016 et seront maintenues pendant 5 ans ou moins pour certaines.

Je recommande toujours, quelle que soit la distribution GNU/Linux, d’installer que les versions « LTS » sur des machines de production. Cela permet de s’affranchir d’une réinstallation (fastidieuse) ou d’une mise à niveau (hasardeuse) tous les 9 mois. Nous avons mieux à faire que de perpétuellement migrer, avec les risques encourus, notre distribution stable vers une nouvelle qui vient tout juste d’accoucher.

Seule exception, les ordinateurs très récents, disons de moins d’un an, où dans certains cas l’utilisation d’une version Ubuntu standard, plus récente que la dernière LTS, peut aider à résoudre des problèmes de compatibilité matérielle.

Télécharger l’image ISO d’Ubuntu 16.04 LTS (Xenial Xerus) ~ 1,4 Go

• Depuis l’un des nombreux serveurs officiels de Canonical
  Je vous suggère de la télécharger directement depuis les serveurs de Canonical et non ceux d’Ubuntu-Fr car la communauté française modifie souvent l’image ISO d’origine.

5. Test d’Ubuntu 16.04 LTS 64-bit en Live

Depuis des mois, de nombreux sites nous vantaient -que- les immenses mérites de cette nouvelle mouture d’Ubuntu 16.04 LTS. J’étais impatient, mais comme d’habitude et pour éviter les fameux copier-coller sans aucune intelligence de certains, j’ai attendu d’avoir accès à la version finale et stable pour me faire mon propre jugement. Alors, après avoir téléchargé son image ISO et avant de l’installer, j’ai l’ai testé en Live à partir d’une clé USB.

J’introduis ma clé USB-Live dans un des ports USB de mon PC portable HP Pavilion DV8 de 6 ans d’âge, mets en marche mon PC, touches ESC puis F9, choisis l’entrée Clé USB Kingston 4 Go dans la liste des médias amorçables, je valide et allez, vogue la galère.

Au bout d’environ 1 minute 30, le bureau Unity d’Ubuntu s’affiche. Rien de nouveau en termes de look et de disposition. C’est comme sous Ubuntu 14.04 LTS. Au moins, je ne suis pas dépaysé.

Je commence à faire le tour du propriétaire avec Unity 7.4, l’environnement de bureau, qui est toujours égal à lui-même. Il n’y a rien à faire, de quoi dégoûter un utilisateur lambda de vouloir allez plus loin avec. Unity est beau et épuré mais n’est pas une référence de l’ergonomie et de la productivité. En cela, Unity est encore moins pratique que Gnome Shell, à mon goût. Pour que Unity soit utilisable, il faudra ajouter un dock, comme Cairo-Dock, Docky ou Plank, ou mieux, choisir une variante d’Ubuntu avec un autre bureau. Voir ci-dessus 3. Les 9 saveurs officielles d’Ubuntu 16.04 LTS.

Chose choquante, dans le lanceur à gauche, je vois à nouveau apparaître l’icône de Big Brother Amazon qui est toujours installée par défaut. Canonical continue de toucher des dividendes à chaque fois que nous achèterons quelque chose sur ce site à partir d’Ubuntu.

Dans le même genre, Canonical nous force la main avec « Filtrer des résultats » présent dans « Rechercher sur votre ordinateur – sur le Web » avec sous « Source » des entrées comme Facebook, Google Drive, Picasa, etc., qui sont d’autres Big Brothers bien connus et membres de l’infâme GAFAM. Pour une distribution soi-disant libre, eh bien, l’utilisateur n’est pas libre, si de se faire fliquer. C’est l’utilisateur, en toute connaissance de cause, qui doit avoir le choix d’installer ou pas tel ou tel espion de renom sur son ordinateur.

Puis, avant d’aller plus loin, je personnalise un peu la distribution. J’active la connexion sans fil (mot de passe), le clavier (ajoute FR), l’Apparence/Comportement des menus (le réglage par défaut est toujours aussi peu pratique), et quelques autres bricoles.

Je cherche les applications phares installées par défaut mais qui ne semblent pas se bousculer au portillon : Mozilla Firefox 45.0.2, Mozilla Thunderbird 38.6.0, Suite LibreOffice 5.1.2.2, Rhythmbox 3.3, Cheese 3.18.1, Totem ver. ?, et, et, et c’est tout. Point, par exemple, de GIMP, ni de VLC, etc.

Bon, Canonical avait vanté, et relayé par beaucoup, la disparition de son ancienne logithèque, devenue parait-il « has been » et son remplacement par GNOME SOFTWARE. Allons voir ce que cette nouvelle UBUNTU SOFTWARE 3.20.1 a dans le ventre. Et bien, comparée à celle de Ubuntu 14.04 LTS, c’est le désert, le plat pays. Il y a juste quelques applications qui se battent en duel. Je lance plusieurs recherches, en étant bien entendu connecté à Internet, comme VLC, GIMP, KODI et XBMC, et la réponse est toujours la même : Aucune application trouvée ! Bon, pour contourner ce méga problème, je vais installer SYNAPTIC, le Gestionnaire de paquets logiciels bien connu. Mais surprise – surprise, en tapant SYNAPTIC, UBUNTU SOFTWARE me répond : Aucune application trouvée ! ! Canonical se fout vraiment de nous, mais la société aura respecté la date de sortie annoncée pour le 21/04/2016 de son nouvel opus LTS. Voilà à quoi conduit une entreprise de l’open source qui est maintenant « marketing driven » et pas « user’s satisfaction driven ».

L’utilisation (l’empreinte) mémoire (RAM) a pris un sérieux embonpoint avec quelques 100aines de Ko supplémentaires. Elle flirte maintenant avec le (1) Go sans aucune application lancée. Donc, Ubuntu 16.04, avec son bureau Unity, est définitivement à oublier pour des ordinateurs avec peu de ressources matérielles.

6. CONCLUSION : Je continue ou pas ?

Au moment où je rédige cet article, TECHNIQUEMENT, Ubuntu 16.04.0 LTS avec son bureau Unity 7.4 ne tient pas ses promesses. C’est du « Bullshit Marketing » de première ! Ubuntu 14.04.4 LTS lui est nettement supérieure et aboutie, quoiqu’en dise Canonical. Utilisateur libre ne veut pas dire utilisateur aveugle.

Pour celles et ceux utilisant déjà une version antérieure à Ubuntu 16.04, je recommande fortement de ne pas en changer, sinon vous allez être très-très déçu-e. La promise LTS dont on nous fait la promotion et dont le Web nous rabat les oreilles depuis 6 mois est, pour l’instant, un flop technique ! La majorité des sites Internet, à force de se copier les uns les autres sans aucun esprit critique, vous trompe éhontément !

Pour éviter que votre système ne se mette à jour, automatiquement et à l’insu de votre plein gré, vers Ubuntu 16.04.0, pensez à vérifier et à régler dans « Logiciels et mise à jour -> onglet Mise à jour » la ligne « Me prévenir lorsqu’une nouvelle version d’Ubuntu est disponible » sur « Jamais », sinon…

NON, JE NE CONTINUE PAS !
À ce jour, Ubuntu 16.04.0 LTS est encore une version Bêta, avec des espions GAFAM toujours intégrés, mais sûrement pas une version finale et stable pour une utilisation au quotidien !

 

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