GNU/Linux & Mini-carte Wi-Fi INTEL Dual Band Wireless-AC 7260
Comment multiplier par un facteur 3 les performances Rx/Tx du Wi-Fi de mon PC portable HP Pavilion DV8-1190ef de 10 ans d’âge ?
Pour comprendre d’où je viens et comment la Freebox Révolution v6 et Free m’ont mis très profond dans la mouise :
Ayant la Fibre optique à la maison depuis l’été dernier, il était grand temps d’essayer de profiter de ses débits de ouf aussi en Wi-Fi sur mon ordinateur, avec bien entendu les limites techniques du sans fil par rapport à une connexion filaire Ethernet à 1 Gb/s que délivre ma connexion FTTH (fiber to the home – fibre optique de bout en bout).
Maintenant que j’ai une vraie box enfin compatible avec la norme Wi-Fi IEEE 802.11 AC, la Livebox 4 Fibre d’Orange, après investigation, j’ai choisi de remplacer la mini-carte Wi-Fi d’origine l’Intel Centrino Advanced-N 6200 (sortie en 2009) de mon HP DV8-1190ef par l’Intel Dual Band Wireless-AC 7260 (fichier PDF) intégrant aussi le Bluetooth 4.0 (sortie en 2013).
Ces deux mini-cartes d’Intel ont le même : facteur de forme (HMC – demie mini-carte), bus PCIe, 2×2 MIMO (multiple inputs – multiple outputs) et donc 2 antennes. La N-6200 n’était que IEEE 802.11 a/b/g/N (avec des débits théoriques jusqu’à 300 Mb/s) alors que l’AC-7260 qui intègre aussi le IEEE 802.11 AC (avec des débits théoriques jusqu’à 867 Mb/s) est 3 fois plus rapide que le N dans les mêmes conditions d’utilisation.
♦ 1ère tentative 🙁 – Honte à HP ! 😡
Je me suis dis que cela aller être un jeu d’enfant. Il suffirait de remplacer la vieille N-6200 par la nouvelle AC-7260, compatibles en tous points, dans le slot PCIe prévu à cet effet. Après réception de ma nouvelle carte Wi-Fi Intel Dual Band Wireless-AC 7260 2×2 AC + Bluetooth 4.0 (30 € livraison comprise en novembre 2018 sur Amazon.fr), je m’attelle à la tâche. En 5 minutes l’ancienne carte est remplacée par la nouvelle.
J’allume mon ordinateur, il démarrage, et au bout de quelques secondes pendant le POST du BIOS j’ai un très mauvaise surprise. Un message d’erreur s’affiche à l’écran me disant FUCK YOU!. Je vous laisse le soin de traduire.
Le message plus policé de HP et de son BIOS pendant l’auto-test au démarrage était : 104 – Détection d’un périphérique réseau sans fil non pris en charge. Système interrompu. Retirer le périphérique et redémarrer.
De plus, il m’a été impossible de rentrer dans le BIOS. Mon PC était complètement bloqué.
Je m’exécute et je redémarre. J’enlève la nouvelle AC-7260 et je redémarre. Mais toujours ce foutu message de HP et de son BIOS : 104 – Détection d’un périphérique réseau sans fil non pris en charge. Système interrompu. Retirer le périphérique et redémarrer, alors qu’il n’y a plus aucune carte Wi-Fi dans le slot dédié !
Et toujours impossible de rentrer dans le BIOS. Mon PC était toujours complètement bloqué.
Je remets donc la N-6200 d’origine et je redémarre. Tout se passe correctement. Je me dis, tiens, cela ressemble aux très mauvaises histoires bien connues dans le monde de l’informatique. Le fabricant, ici HP (Hewlett-Packard Company) a décidé, sans bien entendu en informer ses clients, de créer une white list (liste blanche) de composants autorisés (marché captif) dans son BIOS.
Je fais quelques recherches sur Internet et je découvre que je ne suis pas le seul à être dans ce cas avec HP mais aussi d’autres personnes avec d’autres marques concurrentes d’ordinateurs.
ATTENTION à la « liste blanche » tant redoutée – HP n’est que coupable !
Hewlett-Packard a mis une « liste blanche signée » dans ses ordinateurs (dans le BIOS). La firme a commencé cela dans les années +/- 2008. Qu’est-ce que c’est ? C’est une liste de « matériel acceptable » pouvant être installé sur l’ordinateur. La carte réseau est le composant matériel le plus couramment installé en interne. Alors que sur de nombreuses cartes-mères d’ordinateurs portables la carte graphique (GPU) est directement soudée dessus, la carte réseau (Wi-Fi) est un périphérique installé en option et inséré dans un emplacement PCIe interne.
La chose très sournoise que HP a faite est que si vous achetez une carte Wi-Fi plus récente – meilleure et que vous l’installez, l’ordinateur vérifiera au démarrage à froid (POST) si cette carte Wi-Fi figure bien dans sa « liste blanche ». Si ce n’est pas le cas, l’ordinateur ne démarrera pas du tout !
HP affirme agir dans le « meilleur intérêt du consommateur-client » [du bullshit de première] car ils auraient soi-disant testé les meilleures cartes Wi-Fi du jour et les aurait placées dans sa liste blanche. Cependant, la technologie de mise en réseau sans fil évolue à un rythme plutôt rapide, faisant en sorte qu’au bout de seulement +/- 3 ans ces cartes Wi-Fi sont dépassées (au moins pour les débits).
À ce moment-la, j’étais totalement bloqué. Il aurait fallu modifier cette « white list » dans le BIOS pour y introduire la « référence » correspondant à l’AC-7260, sans parler du problème supplémentaire de la signature-authentification RSA, mais c’est une opération hautement risquée et qui de plus demande des connaissances techniques très pointues.
Conclusion : HP tient ses clients sous sa coupe et les rackettent pour les forcer à acheter un nouvel ordinateur. Une nouvelle démonstration de la stratégie de l’obsolescence programmée et du non-respect de l’environnement par les fabricants de produits hi-tech.
– Impossible de changer sa carte Wi-Fi d’origine par une compatible du commerce ayant de meilleures performances (802.11 N vers 802.11 AC avec des débits 3 fois plus élevés).
– HP ne commercialise pas de carte AC-7260 ou équivalente pour mon PC.
– Impossible de démarrer mon PC sans la carte d’origine N-6200 présente dans son slot PCIe.
– HP ne commercialise plus depuis des lustres de carte N-6200 ou équivalente pour mon PC.
– Si la N-6200 tombe en panne et qu’il devient impossible de la trouver sur le marché, alors mon PC, pourtant toujours fonctionnel, deviendra bon pour la casse.
Vous me direz que j’aurais pu tout simplement utiliser une clé USB Wi-Fi AC, oui mais c’est nettement moins pratique et performant !
J’ai laissé passé quelque temps avant de me ré-atteler à la tâche.
♦ 2ème tentative 🙁
Après analyse des spécifications de mon ordinateur HP, je redécouvre que certaines versions vendues hors de la France intègrent une carte Tuner TV PCIe. Je démonte mon PC à la recherche d’un slot PCIe libre que je trouve sans difficulté. Le facteur de forme est pour une mini-carte mais qui peut aussi recevoir une demie mini-carte.
Nouveau souci, les câbles d’antenne Wi-Fi d’origine ne sont pas assez longs pour être connectés à cet endroit. Après de longues recherches sur Internet, je trouve qu’un seul et unique fournisseur basé en Chine proposant ce qu’il me faut. Je passe commande sur Ebay.fr de deux prolongateurs mâle/femelle 2pcs 14″ U. FL IPX Male à Femelle Câble Antenne WIFI Extension Mini carte PCI (7,10 € livraison comprise en janvier 2019) et j’attends quelques semaines pour leur livraison.
À réception de ma commande, avec la carte N-6200 toujours bien à sa place d’origine, j’insère ma nouvelle carte AC-7260 dans le slot PCIe libre et je fixe le dessous avec du scotch double-face car il n’y a pas d’écrou prévu à cet endroit pour une demie mini-carte.
Puis, je me lance dans la connexion des câbles antenne d’origine / prolongateurs en commençant par le côté mâle des prolongateurs. Mal m’en prit (sans jeu de mot). J’ai cassé une soudure d’un des deux embouts mâles des prolongateurs. Au contraire des embouts femelles, les embouts mâles ne tiennent au câble que par les soudures de l’âme et de la tresse. Il n’y a aucune tenue mécanique. C’est ce que j’ai appris à mes dépens.
Seule solution, repasser commande de ces 2 câbles chez le seul et unique fournisseur trouvé.
♦ 3ème tentative réussie 😎
Quelques semaines plus tard (fin mars 2019), le nouveau petit colis en provenance de Chine (RPC) arrive dans ma boîte aux lettres. Bis repetita, je remets mon ouvrage sur le métier mais cette fois en prenant toutes les précautions nécessaires en évitant les torsions côté des embouts mâles et en entourant – renforçant les 2 connexions M/F avec du ruban adhésif fort.
NB : La carte N-6200 d’origine doit rester en place dans son slot PCIe sinon mon ordinateur ne démarrage pas du tout. Voir plus haut pour les explications de cette arnaque « Made by HP ».
La carte AC-7260 en place dans le slot PCIe supplémentaire et le câblage des câbles d’antenne fini, je remonte les fonds de mon ordinateur. Je vais pouvoir vérifier si le nouveau Wi-Fi AC fonctionne correctement.
♦ Performances Wi-Fi 802.11 AC 😎
J’allume mon ordinateur. Le démarrage se passe comme d’habitude. J’arrive à l’écran de login, j’entre mon mot de passe et j’arrive sur mon bureau. Un tour dans les Paramètres réseau pour configurer ma nouvelle carte AC-7260 et désactiver par logiciel l’ancienne N-6200. Je suis connecté au réseau Wi-Fi AC de ma Livebox 4 Fibre avec ma nouvelle carte. Par sécurité, je relance mon PC.
De retour sur mon bureau, je lance Firefox, mon butineur Internet préféré, et je me connecte aux sites SpeedTest.net et nPerf.com pour tester – sur plusieurs jours, à différents moments de la journée, à plusieurs reprises et sur différents serveurs – les débits descendants-montants et le temps de latence (ping) obtenus avec l’AC-7260.
Les résultats obtenus en 802.11 AC sont ceux escomptés. J’ai une moyenne de +/- 170 Mb/s (+/- 21 Mo/s) aussi bien en débits descendants (download) que montants (upload) avec un ping inférieur à 10 ms, soit plus de 3 fois mieux que ce que j’avais en 802.11 N dans les mêmes conditions d’utilisation.
Le mieux que j’ai obtenu en débit descendant a été aux alentours de 260 Mb/s (33 Mo/s) et en débit montant aux alentours de 220 Mb/s (28 Mo/s). Ces fluctuations de débits, même importantes, sont normales car de nombreux facteurs influent sur les performances d’une connexion sans fil.
Le pilote Wi-Fi utilisé pour l’Intel AC-7260 comme pour l’Intel N-6200 est iwlwifi.ko directement supporté par le noyau (kernel) Linux. Puis en fonction de la carte Wi-Fi installée et activée, le noyau va utiliser le bon firmware, ici iwlwifi-7260-17.ucode pour l’AC-7260. La mise à jour du firmware de la carte Wi-Fi se fait automatiquement lors des mises à jour du système d’exploitation GNU/Linux.
Pour le vérifier, en tapant la commande modinfo iwlwifi dans un Terminal nous obtenons (extrait) :
joe@mint-19:~$ modinfo iwlwifi filename: /lib/modules/4.15.0-46-generic/kernel/drivers/net/wireless/intel/iwlwifi/iwlwifi.ko license: GPL author: Copyright(c) 2003- 2015 Intel Corporation <linuxwifi@intel.com> description: Intel(R) Wireless WiFi driver for Linux ..... firmware: iwlwifi-7260-17.ucode ....
♦ Utilitaires de monitoring et plus pour le Wi-Fi
Trois logiciels utilitaires sont disponibles dans la Logithèque de votre distribution GNU/Linux préférée
- LinSSID : Cet utilitaire inspecte votre réseau sans-fil et ceux environnants. Il est basé sur l’idée de son frère aîné « inSSiDer » (pour les Fenêtres propriétaires) mais écrit depuis zéro. Si vous avez un souci de performance avec votre réseau Wi-Fi, LinSSID est l’utilitaire Wi-Fi libre et gratuit qu’il vous faut sous GNU/Linux !
- WiFi Radar : Cet utilitaire vous permet de rechercher les réseaux disponibles autour de vous et de créer des profils pour vos réseaux préférés. Vous pouvez faire un glisser/déposer de vos réseaux préférés pour organiser la priorité du profil. WiFi Radar devrait fonctionner avec n’importe quelle interface « iwconfig ».
- WaveMon (ci-dessous) : Cet utilitaire devrait fonctionner (mais avec des fonctionnalités variables) avec tous les périphériques qui sont supportés par le noyau Linux. WaveMon est une application de monitoring de périphériques Wi-Fi qui vous permet de surveiller les niveaux de signal et de bruit, les statistiques sur les paquets, la configuration des périphériques et les paramètres réseau de votre matériel réseau sans fil.
♦ Conclusion
Sans ce deuxième emplacement PCIe libre dans mon ordinateur portable HP, je n’aurais jamais pu y installer une nouvelle carte Wi-Fi AC afin d’avoir de meilleurs débits sans fil. Il aurait fallu utiliser une clé USB Wi-Fi, oui mais c’est nettement moins pratique et performant. Honte à HP !
Le fabricant d’ordinateurs HP est un jean-foutre de première. Sa politique de verrouillage illégale des composants utilisables, ici carte Wi-Fi, sur au moins sa série des Pavilion DV8-1000 démontre clairement toute la nuisibilité des architectures matérielles fermées. Il en va du matériel comme du logiciel, il faut du Libre !
HP est aussi un des champions planétaires des cartouches à jet d’encre propriétaires (avec puce électronique incorporée) :
– Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP) : le scandale des imprimantes et de leurs cartouches d’encre – 11/05/2018